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CONVENTION DU FORUM D’OC À TOULON – 5 FEVRIER 2022


CONVENTION DU FORUM D’OC À TOULON  – 5 FEVRIER 2022

Sous le haut patronage de Mme. Virginie Pin, Vice-présidente du Conseil Régional

Après la loi Molac et dans la perspective des élections nationales

QUELLES PISTES D’ACTION POUR LES LANGUES DE FRANCE ?


ACCUEIL PAR ANDRÉ NEYTON

Directeur de l’Espace Comedia-Théâtre de la Méditerranée


LE MAJORAL GUY REVEST, PRÉSIDENT DU FORUM D’OC,  OUVRE LE COLLOQUE

Discours d’ouverture de la Convention par Guy Revest

Discours G. Revest Toulon


ALLOCUTION DE Mme. VIRGINIE PIN

Photo du compte twitter

Madame Virginie Pin, Vice-Présidente du conseil régional chargée de l’art de vivre, du patrimoine et des traditions, et qui participait à une réunion professionnelle nationale à Paris au moment de la réunion, se connecte aux congressistes par visioconférence. Elle apporte ses vifs encouragements à l’action des membres du Forum d’Oc et les assure de la totale sollicitude du Président Renaud Muselier à l’égard de leur démarche. Elle rappelle que la Région a constamment soutenu le Forum, en lui accordant une dotation à sa création, puis en contribuant constamment chaque année à son fonctionnement. Elle constate qu’il s’inscrit totalement dans le cadre de la politique régionale en faveur du provençal, de l’alpin et du niçois, et qu’elle fera en sorte que l’apport du Forum d’Oc aux objectifs du Conseil Régional en la matière continue à être pleinement reconnu. Elle souhaite aux congressistes une journée fructueuse et les félicite de leur engagement.


INTERVENTION DE M. LE DÉPUTÉ PAUL MOLAC

La loi Molac : quels nouveaux droits ?

Il s’agissait d’écouter Monsieur le Député Paul Molac, auteur de la loi qui porte désormais son nom : lui aussi rejoint la salle par visioconférence. Il expose à quelle problématique la loi entendait répondre. Il s’agissait de parer aux interprétations restrictives des textes généraux, constitutionnels ou législatifs, qui sont parfois utilisés par les administrations pour faire obstacle à la pratique de la langue régionale, soit dans la vie publique, soit dans l’enseignement ; et donc d’impliquer dans leur promotion l’Etat, mais aussi les collectivités territoriales. Il fallait régler des problèmes administratifs qui entravaient la prise en charge des élèves dont les familles choisissent des Etablissements où est assuré l’enseignement de la langue régionale ou en langue régionale, afin que le coût de leur scolarité puisse être assumé par les communes d’origine quand elles ne disposent pas d’un offre de langue régionale équivalente. Il s’agissait enfin de généraliser à l’ensemble du territoire national une disposition fondamentale qui était auparavant réservée seulement à la Corse : que l’enseignement de la langue régionale puisse être proposé à tous les élèves dans tous les Etablissements, et qu’en soient seuls exclus ceux dont les familles en expriment la volonté.

Monsieur Molac exposait alors le cheminement de la loi, l’hostilité à laquelle elle s’est heurtée de la part du Ministère de l’Education Nationale, qui a réussi d’abord à en vider l’essentiel du contenu lors de son premier vote à l’Assemblée Nationale, et du rôle joué par le Sénat qui en a rétabli les articles supprimés, puis la volonté commune des députés et des sénateurs qui ont résisté aux assauts renouvelés de l’Education Nationale pour voter finalement le texte de la loi dans son ensemble à une très forte majorité des deux Chambres, ce qui en fait l’un de nos textes législatifs les plus incontestables. En particulier l’article 7 de la loi, le plus important, renverse désormais la situation en obligeant les pouvoirs publics à proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves, et non plus uniquement de le permettre.

Les pressions du Ministère de l’Education Nationale aboutissaient cependant à une saisine du Conseil Constitutionnel, qui censurait la démarche d’enseignement dit par immersion, pratiquée essentiellement dans les écoles associatives du type des Calandretas pour le domaine d’oc. Cette censure aboutit à fragiliser ces Etablissements, mais en raison de la forte opposition que susciterait une mise au pas autoritaire de l’Etat dans leur fonctionnement, une circulaire l’a autorisé, en restant à la merci d’une action en justice hostile.


INTERVENTION DE M. MICHEL FELTIN-PALAS

Responsable à l’Express de la lettre d’information « Sur le bout des langues »

Quels projets réalistes pour assurer l’avenir des langues de France ?

Monsieur Michel Feltin-Palas, rédacteur en chef à l’Express et responsable dans cet hebdomadaire de la lettre d’information périodique « Sur le bout des langues », prenait dans son exposé le relais de la problématique dégagée par Paul Molac en continuité avec le thème choisi pour la Convention : « Après la loi Molac et dans la perspective des élections nationales, quelles pistes d’action pour les langues de France ? ». Il approfondissait le cadre théorique de leur perception par les pouvoirs centralisés à tendances normatives, qui s’imposent par manque de culture linguistique aux locuteurs mêmes de ces langues qu’il se refuse à appeler « régionales », puisque ce qualificatif ne traduit pas une qualité intrinsèque de la langue, mais sa situation fortuite et toujours susceptible de renversements.

Sa vaste culture en ce domaine lui permettait de citer une grande variété d’exemples illustrant la situation des langues minoritaires dans divers pays du monde et spécialement en Europe, pour en tirer une liste très concrète de propositions programmatiques, matière à questionnement pour les candidats aux élections nationales, portant sur les divers aspects de la promotion de ces langues : transmission, apprentissage, valorisation par une visibilité dans l’espace public ou par la reconnaissance d’un atout professionnel, recherche des canaux de diffusion prenant la langue pour support, dans le domaine des médias et de la création, etc.

Michel Feltin-Palas a eu l’adresse d’agencer ses propositions sous la forme de deux ensembles de degré inégal, les premières apparaissant plus facilement acceptables par des gestionnaires prudents sur le coût des moyens, les autres apparaissant plus utopiques et susceptibles de heurter une opinion routinière, mais chaque fois en les étayant par des exemples où les mesures en question ont effectivement été adoptées par tel ou tel Etat.


Les 25 questions à poser aux candidat(e)s

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Ces questions seront posées par le Forum d’Oc aux candidates et candidats à la présidentielle

Les réponses seront publiées sur le site. Les mêmes questions devront être posées aux candidates et candidats la députation. Il sera demandé à chacun des membres du Forum de le faire dans leur circonscription pour ceux qui resteront en compétition au soir du premier tour. Les réponses seront communiquées de la même façon.


M. MÉDÉRIC GASQUET-CYRUS, MODÉRATEUR DES INTERVENTIONS ET DÉBATS

L’ensemble de ces interventions ont nourri des débats sereins mais intenses avec les intervenants, très habilement menés par Médéric Gasquet-Cyrus, qui ont mis en lumière les multiples questions soulevées par les thèmes abordés : la question des moyens, la ratification de la Charte européenne des langues régionales – nécessaire mais de portée pratique limitée -, le destin de la démarche immersive, etc. C’est à Médéric que revenait la charge de conclure par une synthèse brillante et une ouverture vers des horizons dynamiques.


CLÔTURE DE LA MANIFESTATION

Le Président Guy Revest clôturait la manifestation en remerciant tous ceux qui en avaient préparé le succès, et la qualité des échanges qu’ils avaient ainsi permise. Il déplorait que les conditions sanitaires ne nous aient pas permis de fêter dignement ce septième anniversaire du Forum d’Oc, en promettant que la prochaine rencontre comblerait cette provisoire frustration.